Le patrimoine

La tour de brison
Le monument des fusillés
Le château de Versas

la-tour-de-brison-sanilhac-ardecheC’est le summum des visites de la commune de Sanilhac.

.Il s’agit d’un monument médiéval datant du XIIème siècle, d’une hauteur de 17m (à l’origine 23m) situé sur un point culminant (780m) de la commune. Et plus précisément à la croisée de plusieurs vallées avec point de vue remarquable sur une quarantaine de communes environnantes.

Intégrée à l’origine dans un ensemble castral de deux tours et d’une tour d’entrée Est, il ne subsiste que la tour Sud rénovée et la base de la tour Nord. Cet ensemble n’est pas sans évoquer le caractère de défense et de contrôle de la région.

Le site couvre une superficie de 2800m2 qui comprend deux tables d’orientation NO et SE ; L’ensemble relève du domaine privé communal. Il a été acquis par don du propriétaire pour le franc symbolique. Antérieurement il relevait de plusieurs seigneuries et de l’évêché de Viviers.

La tour a fait l’objet, après des années d’abandon, d’une restructuration conduite pendant 20 ans (1990à 2010) par Mr Brugère Robert, ingénieur à Pierrelatte pour un coût de 300 000 euros acquis en dons et subvention au titre de la préservation du patrimoine, soit 15 000 euros par an. Les fonds émanaient de divers Services de l’Etat (Direction Départementale des Forets) et de l’association « La Sauvegarde ». Il obtient le prix de « patrimoine Rhône-Alpin » en 1995 après avoir crée l’association » Les Amis de la Tour de Brison ».

Les travaux ont conduit à l’origine par la mise en place d’une vigie occupée en été par de jeunes sapeurs-pompiers relevant du SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) chargés de la détection des feux de forêt en été. Cette organisation a été remplacée par des caméras de surveillance. L’accès y est interdit.

On observe que le site est l’objet d’une fréquentation importante en toute période de l’année et plus particulièrement lors des Journées du Patrimoine à la mi septembre.

On y a compté plus de 400 visiteurs. A cette date la tour sud est ouverte au public qui peut prendre connaissance des rénovations et l’historique des lieux, sous couvert de l’association « Les Amis de la Tour de Brison ».

De ce site remarquable, hissé sur une ancienne cheminée volcanique, la vue s’étend sur plus de 100kms. Par temps dégagé pointent le Ventoux (1910 m –Vaucluse) et le Pelvoux (3964 m –Hautes Alpes).

Et pour conclure, il ne serait pas raisonnable de ne pas faire mention de la légende du Diable typique des noms donnés à divers secteurs du département : le Pont du Diable à Thueyts par exemple.

« Le Sire de Brison » combattant aux croisades, apprend que sa femme va épouser un autre seigneur. Il fait un acte avec le Diable qui le transporte en une nuit de Palestine en Vivarais, juste à temps pour empêcher le mariage. Brison se bat avec son rival et tous les deux meurent, mais Brison a le temps de se réconcilier avec Dieu et manque ainsi de parole à Lucifer, qui, de dépit emporte une pierre de la tour et vient toutes les années, le même jour, à la même heure, en emporter une autre.

On dit que la dernière pierre emportée marquera la fin du monde !

Mais on ajoute que Robert Brugère en a reporté l’échéance !!!

Les Amis de la Tour de Brison

Association créée par Robert Brugère, ingénieur à Pierrelatte, pendant la période de restructuration de l’édifice de 1990 à 2010.

Cette association a été reprise par son successeur Robert Olivier, qui a procédé à la refonte des documents administratifs, actualisé au mieux l’historique de l’édifice qui remonte au XIième / XIIième siècle avec l’aide de son adjoint Serge Barnoud et participé financièrement à la réfection de la toiture en liaison avec la municipalité, le site relevant du domaine privé communal.

Elle gère dorénavant les visites lors des Journées du Patrimoine et à l’occasion de demandes spécifiques en accord avec le maire de la commune.
Un soin tout particulier est porté à l‘entretien de la tour en liaison avec le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours), propriétaire des caméras d’observation et de détection des feux de forêts. Un protocole d’accord est signé de longue date avec cet organisme.

Deux plaques commémoratives ont été posées sur la façade la plus exposée aux visiteurs : l’une concernant le donateur de la tour à la commune, ajoutons : pour le franc symbolique, la seconde sur Robert Brugère, initiateur et réalisateur de la restructuration de la tour.

L’ensemble castral de deux tours existantes à l’origine (limité aujourd’hui à la seule tour rénovée) est situé sur le GR 4 et objet d’une fréquentation quasi permanente en période de week-end, vacances et Journée du Patrimoine. Deux tables d’orientation, est et ouest, complètent l’attrait du site, que réhausse la vue panoramique exceptionnelle des lieux.

monument des fusillés Sanilhac ArdècheSitué en retrait du chef-lieu, en bordure de la départementale 303, il commémore un sinistre épisode de la guerre 39/45 sur le territoire communal. Chaque année au mois d’avril les habitants et les élus des communes de Sanilhac et du Teil viennent se recueillir devant la stèle des 10 prisonniers qui ont été fusillés par les Allemands en avril 1944 en représailles d’une intervention armée des maquisards locaux.

Un extrait des évènements issu d’un texte de Mr Brugère conseiller municipal de Laurac est ici exposé.

En 1944, des maquisards logeaient dans le château de Brison en partie délabré, appartenant à Mr Guibourdanche propriétaire d’une ferme voisine. Dénoncés par des miliciens français, ils firent l’objet d’une tentative d’attaque par un détachement allemand venus du Teil le dimanche 10 avril 1944. Avertis du déplacement ils s’échappèrent, en représailles les allemands prirent quelques habitants de la commune pour les interroger et vraisemblablement les fusiller. Ce qui ne s’est pas fait car un des habitants et milicien s’ étaient retrouvés ensemble dans un sanatorium.

Des bois tous proches les maquisards ont assisté à la scène et ont improvisé une embuscade afin de le libérer et d’infliger des pertes aux Allemands. Cinq d’entre eux ont été tués.

Dans la confusion Mr Guibourdenche réussi à s’échapper mais a été sérieusement blessé avant de tomber dans un fossé où il a fait le mort.

Les Allemands n’en sont pas restés là et ont décidé de revenir quelques jours plus tard pour fusiller dix otages sur place.

Parmi eux se trouvait M. Tonneau un très jeune soldat transporté comme les autres soldats par un camion mais au nombre de onze à la suite d’une confusion entre les prisons des deux localités.

Relégué au fond du véhicule pour éviter toute tentative de fuite, il assista à l’execution des 10 premiers otages.

Ce sinistre épisode a marqué les esprits et perpétré le souvenir de ces victimes, commémoré aujourd’hui chaque année à Sanilhac par la population et les anciens combattants du Teil et de Viviers.

Quant au jeune Tonneau il a été ramené à Viviers pour être déporté mais il réussi à s’échapper en gare de Lyon à l’occasion d’un changement de train.
IL échappa ainsi une deuxième fois à la mort.

Aujourd’hui il vit toujours à Viviers et a participé à la rédaction de l’ouvrage et du CD : La Résistance dans l’Ardèche.

Qui aurait pu croire que ce département de l’Ardèche – souvent considéré comme bien en retard, délaissé économiquement, mais sauvegardé patrimonialement parlant- aurait pu disposer d’autant de châteaux, sinon de bâtisses de maître, dans la plupart de ses communes rurales. Or nombre d’entre ‘eux relevaient de seigneureries remontant à des temps moyenâgeux, souvent repris par les évêchés, témoins les occupants au XIIème siècle de la Forteresse de Brison, objet d’une précédente présentation.

C’est ici le cas du « Château de Versas » sur la commune de Sanilhac, implanté à quelque distance du chef lieu. Sa construction date vraisemblablement du XVI sème siècle. Il est constitué de deux ailes de part et d’autre d’une tour octogonale (ou donjon) qui, seule est classée.

On observe face avant, plusieurs fenestrons aux encadrements de pierre uniques et face arriéré, une structure d’accès au niveau supérieur (ou demi voûte en grès, franchissant la voie communale) destinée à l’acheminement et à la préservation des produits récoltés (après fenaison en particulier). A l’intérieur du donjon, un escalier de pierre en colimaçon, unique en son genre par ses marches de 1,80m façonnées pièce par pièce et emboitées en une colonne centrale, dessert les étages, bilan d’un travail d’ajustement impressionnant.

Un vieux colombier complète l’ensemble qui domine le paysage des bassins « Ardèche et Chassezac » ; il rehausse ainsi la valeur du patrimoniale des lieux. Une forte protection environnementale a été instaurée. Ce château est une propriété privée, n’est pas visitable sauf autorisation spécifique.

Le chef-lieu
La Chapelette
Le four à pain

sanilhac ardeche le chef lieuC’est le cas de la mairie aménagée dans le presbytère désaffecté et de ses dépendances (salle des mariages, salle polyvalente) . Bien des édifices connexes, composent le chef lieu (l’église construite 3 fois sur elle-même, la mairie, les salles diverses…) ou ses extensions communales regroupées en hameaux (22 sont répartis sur le territoire) tous présentant les mêmes configurations en pierre : caves voutées pour les animaux – murs porteurs de 80 cm pour l’habitation (profitant de la chaleur animale) les greniers destinés aux fourrages- locaux équipés pour la magnanerie (aujourd’hui disparue).

Si la fin du siècle a marqué une certaine désertification des milieux ruraux, celle-ci s’est progressivement résorbée par le désenclavement routier, l’instauration de bassins économiques, et surtout l’évolution de la population, souvent venue d’Europe, visiblement soucieuse des reprises de terrain. Les rénovations ont directement conduit à la préservation des patrimoines : témoin la restructuration de la Tour de Brison.

L’entrée de la mairie et ses locaux, salle polyvalente (ci-dessous), salle des mariages, bureaux, salle du conseil, église attenante, bibliothèque et remise pour matériels. Et surtout l’intérieure de la salle polyvalente tout de pierre façonnée avec panneaux d’insonorisation indispensables.

la chapelette sanihac ardecheDès votre arrivée sur la commune de Sanilhac (10km sud-ouest de la sous-préfecture de Largentière) à peine 500 habitants, une petite chapelle dite « La Chapelette »vous accueille.
Curieux ! Elle dispose de deux bénitiers, un intérieur et un extérieur à l’édifice.

Ne cherchez pas ! La peste ayant sévi de 1712 à 1800dans la région, les habitants firent un vœu auprès de l’Eglise pour ne pas être contaminés, promettant la construction d’une chapelle.
Ce qui fut fait en pierre de grès, entre 1740 et 1800 malgré toutes les superstitions.

Deux détails apparaissent : une rosace extérieure en dévotion de la Vierge et ce bénitier extérieur consacré aux personnes atteintes de la lèpre. Celles-ci, n’ayant pas accès aux lieux de culte pouvaient alors se signer.

L’ensemble a été restauré, intérieurement et extérieurement il y a déjà quelques années.

le four a pain Sanilhac ArdècheIl s’agit d’un véritable petit bijou du patrimoine local, complètement restauré intérieurement et rehaussé d’un calvaire. L’ensemble est très spécifique du hameau, tout en étant isolé. Assorti d’une petite cheminée, il s’intègre parfaitement dans le milieu environnant par sa confection en pierres de pays identiques à celles des habitations. La toiture est du même style. Autrefois destiné à la fabrication du pain, il assurait les besoins des locaux et vraisemblablement ceux des hameaux voisins.

L’intérieur couvre une surface de travail de quelque 10m 2 avec fenestron pour l’aération et surtout une entrée du four de demi-cercle fabriqué en pierre locales (grès) et articulée par un système d’ouverture en fer forgé caractéristique de l’époque.
La vente et la diversité des produits devaient se faire sur place à l’écoute des habitants.
La construction remonterait aux années 1800.

On observe la cheminée et les bâtisses environnantes tout de pierres fabriquées.
Sur la photo, un des habitants du Gua en entretien explicatif sur le fonctionnement épisodique du four, lié aux seules grandes occasions.

Le pont du Gua
Les Calvaires
Les faîsses

Le pont du gua sanilhac ardecheC’est une caractéristique bien connue de la commune de Sanilhac « classé en 1984 ».
Tout de pierre fabriqué et à l’arche centrale des plus élevées, c’est une superbe construction des années 1900 mais d’une largeur ne permettant pas un trafic routier moderne.
Inversement au début du XXème siècle, une usine utilisant la force de l’eau, produisait de l’électricité nécessaire au réseau de la sous-préfecture de Largentière.
Il en reste plus rien sauf le pont dorénavant protégé.

Si les fonds de la rivière « La Beaume » ne sont que rochers, gours et galets, ils sont assortis parfois de moulins à eau devenus résidences secondaires aux endroits adaptés.

calvaire versas sanilhac ardecheUne visite du pays ardéchois met en évidence un nombre impressionnant de calvaires.
A titre indicatif on en compte 42 sur le territoire de la commune de Sanilhac. Souvent épars, ils sont généralement implantés aux carrefours des chemins, sentiers, ou voies rurales et rarement mis en valeur. Ils ne sont ni classés, ni qualifiés de remarquables et sont dits relever du petit patrimoine.

Ils n’en présentent pas moins le témoignage de l’activité de l’homme, de son adaptation aux difficultés locales et surtout à l’expression de ses croyances, rites et usages, tous liés à la protection des lieux (voire d’itinéraires et de récoltes). La commune de Sanilhac s’efforce d’entretenir ce bien commun.

13 calvaires ont été ainsi rénovés, stabilisés remis à neuf par sablage de la pierre qui le constitue.

Certains d’entre eux sont emprunts d’emblèmes (icônes et bas relief, rosaces et moulures) qui, chacun ont valeur de témoignage.

sanilhac Ardèche les faîssesLes cultures en terrasses sont souvent la panacée de la montagne. L’Ardèche de l’intérieur n’y échappe pas et présente parfois des petits ouvrages d’art où se dessinent à la fois la qualité des terrasses, leur confection en pierres de pays, et surtout les escaliers accolés, édifiés à raison de multiples dessertes.

Ce compartimentage (parfois compliqué) atteste de leur fréquente restructuration liée aux conditions de remembrement affectant les problèmes de successions. Certains lopins de terre ne comptaient parfois que quelques dizaines de mètres carrés exploitables. Cette situation bien évoluée.

On y cultive encore châtaigniers, oliviers et vignes, certaines d’entre elles (ces dernières) étant encore classées »vieilles vignes » de nos jours. C ‘ est le cas au hameau du Gua à Sanilhac.

Quand aux calades (ou chemins dallés), très anciennes, relevant du domaine public, et spécifiques des chefs-lieux et hameaux, elles font l’objet des restructuration à grands frais de la part des communes (heureusement quelque peu subventionnées). Il y a néanmoins préservation du patrimoine.